Phobie & Engagement : Le doublet gagnant !
Je suis une phobique patentée à tout ce qui est forme d’engagement !
Nul besoin d’être un disciple de l’obsédé certifié (Freud) pour comprendre l’origine de mon angoisse ! Ayant été abandonnée à l’âge de deux mois, achetée sept mois après par un couple de Navarre, j’ai comme qui dirait la Peur de l’Abandon Viscérale !
Durant mon enfance et mon adolescence, j’ai toujours eu à cœur de maintenir une distance émotionnelle entre mon entourage et moi-même. Pas avec mes acquéreurs, faut pas non plus exagérer ! Vu le prix qu’ils ont dû débourser pour accoler leur patronyme à mon prénom et en parallèle, l’énergie dépensée pour la régularisation administrative de mon affiliation, je n’ai jamais douté de leur investissement !
En contrepartie, en guise de reconnaissance (et de gratitude qui m’a fait défaut durant ce laps de temps où tes hormones ont décidé de faire de toi un(e) déficient(e) mental(e) borné(e) et obstiné(e) dans ta connerie confondante d’inepties hormonales) je m’efforce, aujourd’hui, au mieux d’incarner le retour sur l’investissement qu’ils étaient en droit d’espérer quand ils ont misé sur mon dossier de candidature !
En revanche, ma PAV (Peur de l’Abandon Viscérale) s’est bien fait plaiz’ avec toutes les personnes qui avaient le malheur d’être hors cadre du contexte familial. On m’a abandonné une fois ! On ne m’abandonnera certainement pas une deuxième fois ! Tel a été ma devise pendant les 25 premières années de ma vie (J’en ai 26 !).
(Aujourd’hui, j’aime faire preuve de cynisme et incommoder certains de mes interlocuteurs qui ont l’outrecuidance de prendre congé de moi pour vaquer à leurs occupations, somme toute légitimes comme aller bosser, par exemple,
« Va ! Abandonne-moi !
Ce n’est pas comme si on m’avait déjà fait le coup !»
ou ses variantes,
comme le
« Nan mais t’inquiète, c’est pas grave ! Après tout, ce ne sera que la deuxième fois qu’on se débarrasse de moi ! »
ou encore le
« Je commence à avoir l’habitude que les gens se lassent de moi ! Petite, la blessure a eu du mal à se refermer ! Mais maintenant, je n’y prête plus guère attention ! »
Effet garanti, c’est trop kiffant ! Et surkiffant quand morte de rire de ma connerie, je vois leur mine déconfite –de canard- se décomposer au fur et à mesure de mon fou rire grandissant !
Dans toutes mes relations, de toute nature qu’elles soient, je mettais un point d’honneur à ne m’engager grand max qu’à 60/70% ! Les 70% étant bien sûr réservés à l’élite triée sur le volet qui avait le privilège de se voir attribuer une confiance réciproque ! Bon, réciprocité pour être toute à fait objective, légèrement asymétrique ! Oui bon, carrément asymétrique ! Mais pour les autres, la confiance, en comparaison, était uniquement unilatérale ! Je vous laisse donc le soin de considérer et d’apprécier l’unilatéralité de la confiance…
Avec mon gars, le problème ne s’est pas vraiment posé puisque ne voulant pas me prendre la tête pour une chose aussi futile qu’est la Notion de Confiance Dans Un Couple, j’ai pris pour principe que je lui « accordais le bénéfice du doute ! ».
Mais à l’âge de 26 ans, j’ai envie de devenir une femme meilleure, et ai décidé d’ouvrir mon cœur ! (Héhé, vous avez vu, ça rime !)
C’était Cunégonde DeLaRoche, qui sait pertinemment que vous ne croyez pas un traitre mot de ma phrase de conclusion ! Et bien vous avez parfaitement raison !