Mon père, roi de la sape !
Mon daron en matière de goût vestimentaire est aussi inspiré qu’une truie le groin anesthésié et le croupion vérolé en quête de cet espèce de champignon à l’apparence douteuse que l’on nomme une truffe… (M’a toujours fait penser à un champignon radioactif ce machin là. Je ne sais pas pourquoi. Jamais goûté. Certainement pas envie de tester.)
Mon père, je dois le reconnaître, a toutefois le sens des couleurs, l’harmonisation des teintes et l’homogénéité des nuances toussa toussa… Bon après, les motifs personnalisant le tissu ne sont que des menus détails, je dois dire ! Après tout, quel est le Grand Penseur qui a décrété que les lignes verticales d’un polo vert se mariaient difficilement avec les lignes horizontales d’un bermuda de ce même vert ?
Hein franchement ?
Parce qu’après tout, mon daron il reste dans les tons ?!?
A la rigueur, il pêche peut-être dans l’accessoirisation de sa tenue…
Car mon père, s’il pouvait faire que son pantalon lui chatouille les aisselles, il le ferait. Généralement, pour cause de morphologie inadaptée à ses exigences, il se contente de remonter son pantalon/joggin/jean/short jusqu’à mi-panse -la bedaine du troisième âge n’est malheureusement pas un mythe-, la chemise/le polo/le T-Shirt bien rentré(e) dans le pantalon/joggin/jean/short, le tout maintenu au choix par un ceinturon d’avant-guerre ou des bretelles d’après-guerre.
Dans le genre, The Last But Not Least, La « Final Touch » pour sublimer ce concentré de faux-pas stylistiques, je ne manquerais pas d’évoquer les chaussettes blanches qu’il prend pour des bas de contention ! Je vous assure, c’est Collector !
Peu importe la mule qui lui chausse le pied. Mocassins, baskets, sandalettes, tongs… Y’aura toujours LA chaussette blanche qui ramènera sa fraise en parasite. Toujours ! J’ai beau tenté de le raisonner. Que Nenni. Mon ascendant en bon scorpion qui se respecte ne l’entend pas de cette oreille. Ni de l’autre d’ailleurs. Vu qu’il est à moitié sourd. Enfin disons qu’il entend haut quoi !
Ma daronne désespère de le voir fagoter comme un plouc. Mais s’est surtout résignée à vivre avec la honte dès lors qu’elle décline son identité et confesse le lien juridique qui le lie à cet espèce d’énergumène tout de vert vêtu, de rouge vêtu ou de jaune vêtu ! (Quand mon père kiffe une couleur, il le fait à donf !).
On aimerait pourtant qu’il fasse l’économie de cette propension au pigment épuré. Mais non, telle une fourmi lobotimisée/aliénée, il s’entête, persiste, signe et contresigne ses exactions vestimentaires. Et pire, il en est même fier.
Et un scorpion qui est fier…
Oui je sais, j’ai un problème avec les scorpions !
C’était Cunégonde DeLaRoche façon styliste slash relookeuse !